Aurélien Marchesi, préparateur physique passionné et talentueux, a récemment participé à une aventure exceptionnelle en intégrant le staff de l’équipe nationale de Centrafrique pour les qualifications à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Enseignant au Département des Activités Physiques et Sportives (DAPS) de l’université Sorbonne Paris Nord depuis plusieurs années, il a mis son expertise et son engagement au service d’une sélection nationale en quête d’une performance historique.
Cette expérience unique illustre son investissement dans le sport de haut niveau et son ambition de toujours repousser les limites, tant pour lui que pour les athlètes qu’il accompagne.
La Coupe d’Afrique des Nations (CAN), organisée par la CAF (Confédération Africaine de Football), est le plus grand tournoi de football africain, créé en 1957. Réunissant 24 équipes après des qualifications parmi 54 nations, elle a lieu tous les deux ans. Cet événement passionne les Africains, met en lumière les talents du continent et célèbre la culture. L’Égypte, avec 7 titres, est l’équipe la plus titrée de l’histoire.
« Cela ouvre également la porte à d’éventuels partenariats entre notre Université et celle de Bangui. Je ne manquerai pas de me pencher sur ce sujet au prochain séjour. »
Aurélien Marchesi
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Je suis enseignant titulaire au DAPS depuis 2013. J’ai eu la chance d’être recruté pour mes compétences en breakdance et pour ma polyvalence, ce qui m’a permis de proposer une large palette d’activités sportives. Depuis, j’ai développé des activités comme le CrossFit et je me suis spécialisé en préparation physique, car j’aime aider les athlètes universitaires à exceller dans leurs sports respectifs.
J’ai rencontré Bruno Naidon, un entraîneur de football dont le palmarès est aussi impressionnant que son humour. Il m’a fait confiance en me nommant préparateur physique de son équipe en 2017. Cette expérience m’a passionné, et j’ai décidé d’approfondir mes compétences dans ce domaine. Deux saisons plus tard, j’ai intégré une équipe de D1 Arkema (l’équivalent de la Ligue 1 féminine) au sein du club d’Issy-les-Moulineaux, où je suis resté trois saisons.
En 2023, j’ai rejoint le mythique club du Red Star FC (deuxième club le plus ancien de France, fondé en 1897) en tant que préparateur physique de l’équipe réserve masculine. Plus récemment, j’ai été nommé Responsable de la Performance Athlétique de l’Association du club, où je supervise l’orientation de la préparation athlétique des équipes allant des U15 aux seniors.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la CAN ?
La CAN est l’équivalent de l’Euro pour le continent africain. Chaque nation participante suscite une ferveur incroyable parmi ses citoyens. On ressent un véritable engouement de toute une nation qui soutient son équipe avec passion.
Quel a été votre parcours avant les qualifications ?
Lorsque le sélectionneur Éloge Enza Yamissi m’a contacté, il a immédiatement posé le contexte sportif : nous devions remporter les deux matchs contre le Lesotho et le Gabon pour espérer une qualification.
À ce moment-là, l’équipe de Centrafrique était à la 3ᵉ place, synonyme de non-qualification. Aimant les défis, j’ai accepté sans hésiter. Bien que la tâche s’annonçait difficile, elle était particulièrement motivante.
Quelle stratégie avez-vous adoptée pour relever ce challenge ?
Certains joueurs, bloqués par leurs clubs, n’ont pu arriver que la veille du premier match décisif contre le Lesotho. Cela compliquait la compréhension des principes de jeu, la création de connexions entre les joueurs, et l’atteinte d’une forme optimale après des voyages parfois très longs (parfois plus de 15 heures pour ceux évoluant en Europe de l’Est).
Ma stratégie a été de :
- Prioriser la récupération,
- Optimiser les charges d’entraînement avec une individualisation maximale,
- Mobiliser le staff médical pour offrir des soins adaptés, notamment des massages de récupération,
- Utiliser des questionnaires pour évaluer en temps réel l’état de forme des joueurs,
- Encourager une hydratation optimale et surveiller les pertes hydriques des joueurs, surtout avec des températures atteignant 28 °C en Afrique du Sud,
- Évaluer et améliorer la qualité du sommeil des joueurs au quotidien.
Quelle a été votre source de motivation ?
Les Centrafricains soutiennent avec ferveur leur équipe nationale, surnommée les Fauves, et rêvent d’une qualification historique. Le symbole de l’ancien capitaine de l’équipe, désormais sélectionneur, est une véritable source d’inspiration. Cette transition entre la génération fraîchement retraitée et la nouvelle génération prometteuse crée un lien puissant.
Savoir qu’une nation entière était derrière nous nous a donné une force incroyable. Nous aurions aimé jouer dans le stade de Bangui pour ressentir cette ferveur, mais il était malheureusement en rénovation. Les deux matchs se sont donc déroulés sur un terrain neutre, ce qui était regrettable.
Bien que nous n’ayons pas atteint notre objectif de qualification, nous avons repris le travail dès la fin du rassemblement avec le staff technique pour repérer de nouveaux talents capables de marquer l’histoire lors des prochaines compétitions.
Aurélien, quel a été votre sentiment après avoir participé aux deux derniers matchs de qualification de la CAN en tant que préparateur physique de la sélection nationale de Centrafrique ?
Je suis très reconnaissant envers le département des activités physiques et sportives ainsi que l’Université Sorbonne Paris Nord de m’avoir offert cette opportunité. Malheureusement, la qualification n’a pas été obtenue, mais cette expérience m’a permis de développer mon expertise dans la préparation physique de très haut niveau en football.
Qu’avez-vous retenu de cette expérience ?
Cette expérience m’a permis de tisser des liens avec les instances fédérales du pays et d’envisager de futurs partenariats, notamment dans le cadre d’échanges étudiants. Ce fut une expérience extrêmement enrichissante, tant sur le plan professionnel que personnel.
Quels sont vos projets pour l’avenir après cette expérience avec la sélection nationale de Centrafrique ?
Je vais continuer à me spécialiser dans la préparation physique de haut niveau et explorer d’autres opportunités de collaboration avec des équipes ou des institutions. Cette expérience m’a motivé à poursuivre dans cette voie et à découvrir de nouvelles perspectives dans le monde du sport.