Prix Jacqueline Ferrand de la Société Mathématiques de France

Sylviane R. Schwer est professeure d’université et directrice IREM PARIS NORD, Département de mathématiques à l’institut Galilée depuis 2014. 

L’IREM Paris Nord, après avoir participé en 2017-18 à « Passerelles Enseigner les mathématiques par leur histoire au cycle 3 », Lauréat 2019 du Prix du livre d’enseignement scientifique décerné par l’Académie des sciences, a participé de 2020 à 2022 à l’élaboration d’une mallette pédagogique permettant de sensibiliser le jeune public aux comptabilités médiévales ligériennes d’Amboise, Tours et d’Orléans (1350-1550). Intitulée CorMéCoULi (Corpus Médiéval des Comptabilités urbaines ligériennes), sortie en 2023, et qui vient de recevoir le prix Jacqueline Ferrand de la Société de Mathématiques de France.

Le prix Jacqueline Ferrand de la Société de Mathématiques de France récompense tous les deux ans une opération pédagogique innovante dans le domaine des mathématiques.
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« Jacqueline Ferrand (1918-2014) a intégré l’école normale supérieure de garçons en 1936 et a été reçue 1ere ex-aequo à l’agrégation mathématique masculine en 1939. »

Sylviane R. Schwer, professeure d’université et directrice IREM PARIS NORD, Département de mathématiques à l’institut Galilée

Comment êtes vous devenue directrice de l’IREM ?

J’ai découvert l’IREM de Paris Nord dans les années 2000, en discutant autour de la machine à café du département de mathématiques de l’Institut Galilée, auquel l’IREM était attaché depuis sa création en 1974. Travaillant sur les travaux mathématiques combinatoires d’une communauté des années post 1870, j’avais étudié l’état des sciences de cette période.  Parmi l’élite scientifique circulait l’idée que la victoire prussienne n’était pas le fait du soldat mais celui de l’instituteur prussien et le parallélisme de l’enseignement des sciences dans ces années, et qui n’a fait que s’amplifier depuis, m’a conduit à m’intéresser à la formation des enseignants, et à rejoindre l’IREM.

En 2010, j’ai participé à la création des unités de formation par la recherche des masters d’enseignement pour les professeurs des écoles de l’INSPE de Créteil et me suis engagée dans le groupe de Liaison Lycée-Université et e-learning. En septembre 2014, Françoise Dibos m’a proposé de prendre la direction de l’IREM.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le prix Jacqueline Ferrand ?

Le prix Jacqueline Ferrand, décerné par la SMF tous les deux ans, récompense une opération de pédagogique innovante dans le domaine des mathématiques.

Jacqueline Ferrand (1918-2014) a intégré l’école normale supérieure de garçons en 1936 et a été reçue 1ere ex-aequo à l’agrégation mathématique masculine en 1939. 

Elle s’est distinguée à la fois dans la recherche et dans la formation. Ses travaux de recherche furent remarqués dès sa thèse d’État soutenue en 1942. Elle a publié plus d’une centaine d’articles en analyse et en géométrie et a reçu plusieurs prix pour ses recherches.

Parallèlement, Jacqueline Ferrand a été très active dans l’enseignement universitaire. Dès l’agrégation en poche, elle fut chargée, par la directrice de l’école normale supérieure de jeunes filles de développer l’enseignement des mathématiques pour l’amener au même niveau que celui des garçons. Elle a également publié plusieurs ouvrages dans les années 1970 qui couvraient le programme de mathématiques des deux premières années d’études universitaires (avec Jean-Marie Arnaudiès) et que j’ai gardés précieusement dans ma bibliothèque. 

Quel projet vous a valu cette récompense ?

Il s’agit de la mallette Cormécouliissue du projet éponyme financé par la région Centre Val de Loire portant sur la création d’une base de données regroupant les comptabilités médiévales des villes d’Amboise, Orléans et Tours. Elle propose une large gamme d’exercices mathématiques pour les élèves à partir du cycle 3. Cette mallette offre aussi la possibilité de travailler d’autres disciplines (histoire, géographie, français, arts).

Elle a été conçue par Didier Boisseuil, Marc Bompaire, Pascal Charmille, Juliette Dumas, Samuel Leturcq (projet Cormécouli) pour la partie historique et Vincent Beck (IREM Centre-Val de Loire) , Agnes Gateau (IREM Dijon), Marc Moyon (IREM Limoges) et Sylviane Schwer (IREM Paris-Nord) pour la partie mathématique et réalisée par Centre-Sciences.

Qu’est-ce qui vous motive dans votre travail ?

L’absence de routine, le fait d’être toujours dans la découverte et la transmission des savoirs.

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