28e Congrès de la SERCIA : Interroger les marges du cinéma et des séries anglophones
- Du 6 au 8 septembre 2023
- Campus Condorcet, Aubervilliers
- English version
Conférencier.e invité.e
- Joan Hawkins (Indiana University)
- Jeffrey Sconce (Northwestern University)
Il y a près de 25 ans, Jean-Loup Bourget dans son ouvrage majeur intitulé La Norme et la marge¹, soulignait le fait que les marges se définissent par rapport à des normes qui ne cessent d’évoluer dans un processus dialectique et dynamique. Pour Bourget, la marge est la somme de ceux qui refusent de se plier aux règles ou aux conventions, qu’il appelle la norme. Cette norme occupait une grande partie de son étude, et restait relativement facile à identifier, car héritée du système du cinéma classique hollywoodien.
Ce ne serait plus le cas aujourd’hui, c’est pourquoi cette conférence se concentre directement sur les marges du cinéma et des séries anglophones. Ce que l’on entend par la norme et ses marges a considérablement évolué depuis la naissance du cinéma et leurs définitions respectives varient, même si ce que l’on appelle communément films et séries grand public est très souvent défini en termes économiques, la norme ici étant associée aux intérêts financiers, visant à toucher un public le plus large possible pour générer des profits substantiels.
Cette conférence est consacrée à l’étude de ce qui se passe à la périphérie, dans les marges qui entourent le cinéma grand public, qui, selon Thomas Elsaesser, peuvent même être considérées comme plusieurs marges concentriques². Une approche similaire peut s’appliquer aux séries télévisées anglophones grand public et aux séries marginales à leur périphérie³.
Ces marges peuvent être envisagées comme des espaces où les films et les séries sont créés, produits et distribués. Elles coïncident en partie avec des minorités et des groupes socialement marginalisés dont la production et les pratiques cinématographiques et télévisuelles sont exclues des circuits principaux et se trouvent recréées dans d’autres espaces et sous d’autres formes. Les films issus des communautés autochtones sont un bon exemple de la manière dont les groupes marginalisés peuvent produire des films et également créer de nouveaux systèmes de distribution et de consommation. Les études comparant des films anglophones à des films d’autres aires linguistiques sont également bienvenues, et celles portant sur des films où l’anglais n’est pas la seule langue.
Nous voulons également nous pencher sur la marge sui-generis des cinéastes « alternatifs » ou des producteurs de séries, qui, dès le départ, définissent la marge en termes filmiques. Ils se positionnent en réaction, voire en opposition, au courant dominant, tant sur le plan de la production que de l’esthétique. Ils comprennent, entre autres, les cinémas underground, off-Hollywood, B, Z, d’exploitation, et même, dans une certaine mesure, le cinéma indépendant.
Le fait de ne pas pouvoir profiter de la publicité et des canaux de distribution traditionnels a conduit certaines marges du cinéma et de la télévision à créer des réseaux alternatifs -utilisant aujourd’hui des ressources en ligne, comme Filmmakers Coop aux États-Unis et au Royaume-Uni⁴. Un autre exemple de transformation est celui du cinéma d’art et d’essai Lux à Londres, devenu la plateforme digitale de cinéma marginal Lux Online. On pourra également aborder la question des sites de cinéma alternatif comme Ubuweb film, voire des réseaux cooptés comme Karagarga.
Les marges du cinéma hégémonique sont également liées à l’esthétique. Dans quelle mesure ces films et séries s’appuient-ils sur les éléments constitutifs des films grand public tels que les personnages, un univers fictionnel voire une intrigue tout en refusant une narration classique qui s’accompagne d’exigences de cohérence et de savoir-faire qui sont prônées par les studios ? Certaines œuvres peuvent transformer le refus et le contournement des conventions en une pratique esthétique et politique de contestation et de résistance, même s’il reste à démontrer à quel point elles sont « radicales» ou « underground ». Un exemple serait celui des films punk/No Wave new-yorkais qui cherchaient à défier et à perturber la bien-pensance de la société bourgeoise américaine dans les années 1970⁵. Certaines séries et émissions de télévision s’inscrivent dans la même tendance, comme celles produites notamment par la télévision câblée new-yorkaise de cette période ou par la télévision anglaise des années soixante telles que The Prisoner (Patrick McGoohan 1967-68)⁶.
Cependant, de nombreux films situés à la marge esthétique et commerciale du cinéma anglophone, comme les films d’exploitation, de série B ou de série Z⁷, ne revendiquent pas d’ambition politique. Ces films, libérés des contraintes du bon goût, ramèneraient le cinéma à ses racines spectaculaires tout en l’éloignant des pratiques cinématographiques normatives. En ce sens, leur simple existence peut être considérée comme politique, notamment quand ils acquièrent un statut culte, et que leur esthétique trash inspire à son tour des œuvres d’avant-garde ou même grand public.
Ce congrès invite à l’analyse des films et des séries anglophones situés dans les marges. Les approches peuvent être d’ordre économique
et/ou esthétique, en passant par une perspective historique et l’étude des modes de production et de distribution. Les études comparatives de films
en anglais avec des films dans d’autres langues sont également les bienvenues, de même que celles sur des films dans lesquels l’anglais n’est pas
la seule langue parlée.
Veuillez noter que cette conférence ne traite pas les sujets liés à la représentation des marges et des groupes marginaux à moins qu’ils ne couvrent également l’une des perspectives critiques mentionnées ci-dessus.
Autres thèmes et sujets suggérés :
- Approche historiographique des marges en termes de production, de distribution et de réception, en relation avec la constitution de filmographies nationales ;
- Analyse diachronique des limites entre les marges et le courant dominant ;
- Étude des caractéristiques de ce qui sépare le courant dominant de la marge ;
- Influence des changements techniques sur les marges ;
- Production cinématographique des groupes marginalisés ;
- Plateformes de streaming à la marge ;
- Théorie du premier, deuxième, troisième et quatrième cinéma
- Films exiliques, diasporiques, indigène et leur utilisation de la langue anglaise⁸ ;
- Similitudes esthétiques entre les différents types de films et de séries marginaux ;
- Journaux cinématographiques et autres formes de films amateurs ;
- Étude des fanzines et autres presses alternatives portant sur les cinéma et la télévision des marges ;
- Communication entre les différents groupes produisant du cinéma et des séries marginaux.
Les propositions de communication (300 à 500 mots, en anglais ou en français, accompagnées d’une courte bio-bibliographie de 150 mots) sont à envoyer avant le 5 mai à l’adresse suivante : sercia2023margins@gmail.com
¹ Jean-Loup Bourget, Hollywood, la norme et la marge (Paris: Nathan, 1998).
² Thomas Elsaesser, “Hyper-, Retro- or Counter-: European Cinema as Third Cinema between Hollywood and Art Cinema [1992],” in European Cinema, Face to Face with Hollywood (Amsterdam University Press, 2005), 464–82, https://www.jstor.org/stable/j.ctt46n11c.37.Fernando Solanas and Octavio Getino, “Toward a Third Cinema,” Cinéaste 4, no. 3 (1970): 1–10.
³ Kate Coyer, Tony Dowmunt, et Alan Fountain, The Alternative Media Handbook, 1st edition (London & New York: Routledge, 2008).
⁴ Kristen Alfaro, “Access and the Experimental Film: New Technologies and Anthology Film Archives’ Institutionalization of the Avant-Garde,” The Moving Image: The Journal of the Association of Moving Image Archivists 12, no. 1 (2012): 44–64, doi:10.5749/movingimage.12.1.0044.
⁵ Stacy Thompson, “Punk Cinema,” in New Punk Cinema (Edinburgh University Press, 2005), 21–38.
⁶ Richard Dyer MacCann, “SIGHTINGS: Alternative Television: The British Model,” The American Scholar 43, no. 4 (1974): 650–56.
⁷ Joan Hawkins, “Midnight Sex-Horror Movies and The Downtown Avant-garde,” Defining Cult Movies: The Cultural Politics of Oppositional Tastes, (ed. Mark Jancovich et al, Manchester University Press, 2003), 223–34.
⁸ Hamid Naficy, An Accented Cinema: Exilic and Diasporic Filmmaking (Princeton (N.J.): Princeton university press, 2001).
Mercredi 6 septembre :
Auditorium 250 (Centre des colloques)
Salles 0.015/0.031/0.032 du Bâtiment Recherche Sud (RCI 3)
9h00-9h30 ACCUEIL DES PARTICIPANTS (Hall du Bâtiment Recherche Sud)
9h30h-10H00 OUVERTURE DU CONGRÈS (AUDITORIUM 250)
10h00-12h30 Ateliers
Chair : Melvyn Stokes
Claire Dutriaux – Sorbonne Université
Rethinking the Margins of Hollywood Censorship: The Regulation of Cinema by Southern Women Censors (1921-1945)
Joël Augros – Sorbonne Université
Forbidden Hollywood ou comment un cinéma grand public a été constituée en marge
Pierre-Olivier Toulza – Université Paris Cité
De la norme à la marge : l’exemple des musicals classiques de Twentieth Century-Fox
Gilles Menegaldo – Université Poitiers
Jacques Tourneur : Entre marge et mainstream, série B et série A, un « contrebandier » à Hollywood
Sara El Majhad – Aix-Marseille University
Hollywood Cannibalism: In Case of Emergency, Eat the Margin
Chair : Joan Hawkins
Jean-Marie Lecomte – Université de Lorraine
‘Pull my Daisy’ (1959). Jack Kerouac et les ‘Beat Movies’ de l’avant-garde new-yorkaise.
Temmuz Süreyya Gürbüz – University College Dublin
Trash Cinema and Punk Aesthetics on Screen
Roxanne Sexton – Université Sorbonne Nouvelle
Circulation des motifs et histoire marginales : Caravaggio (1986) de Derek Jarman et Scorpio Rising (1964) de Kenneth Anger
Céline Murillo – Université Paris-Nord
Can we fill Bette Gordon’s Empty Suitcases with meaning? Rethinking film analysis in DIY underground feminist films
Rachel Garfield – Royal College of Art
Lived Experience and DIY women’s film making
12h30 Pause déjeuner
13h30-16h00 Ateliers
Chair : Anne-Marie Paquet-Deyris
Nathan Rabord – Université Le Mans
William Greaves : l’Histoire afro-américaine à l’écran.
Olivier Esteves – University of Lille & Sébastien Lefait – Aix-Marseille University
Mainstreaming the marginal : Selma not Chicago, Hollywood’s obscuring of racism in the North
Hélène Charlery – University of Toulouse 2 Jean Jaurès
Discussing the margin-center paradigm with Ava DuVernay’s Middle of Nowhere (2012)
Vincent Jaunas – Jean Monnet-Saint Etienne University
A metafilm from the margins : Jordan Peele’s Nope (2022), or the double-bind of African Americans in Hollywood
Chair : Marianne Kac-Vergne
Raphaëlle Costa de Beauregard – Université de Toulouse Jean Jaurès
The genre of science-fiction genre and its margins : the case of Logan’s Run (Michael Anderson, 1976)
Guilhem Billaudel – Université Paul Valéry Montpellier 3
Les espaces périphériques de la science-fiction hollywoodienne contemporaine : Marge(s) et centre(s) d’un genre dominant à travers Moon, de Duncan Jones, et The Martian, de Ridley Scott
Hubert Le Boisselier
George Romero’s zombie films and the surviving images of carnivals or The dismembered clown
Stella Louis
Le cinéma de Russ Meyer : récréations marginales et marges féministes à la périphérie du cinéma hollywoodien conventionnel et de la pornographie
16h00-16h30 Pause café
16h30-17h30 Conférence plénière :
Auditorium 250
Jeffrey Sconce – Northwestern University
The Center is Still Missing: Trash and the Phantom Margins
Discutant : Anne-Marie Paquet-Deyris
Jeudi 7 septembre :
Salles du Bâtiment Recherche Sud
9h30 Pause café
10h-12h Ateliers
Salle / Room 0.015 – Bâtiment Recherche Sud
Modération / Chair: Gilles Menegaldo
Celestino Deleyto & Costanza Salvi – Universidad de Zaragoza
King of the Bandits: The Cisco Kid, the B-Western and the Space of the Border
Martin Knust – Linnæus University
The Eastern margin of the West: Anti-Westerns made in GDR
Andrea Virginás – Babeș-Bolyai University
‘Marginal’ Remnants in Mainstreamed Eco-Cinema: Trauma Narratives, Realism and Closed Situations
Hubert Le Boisselier
George Romero’s zombie films and the surviving images of carnivals or The dismembered clown
Salle / Room 0.016 – Bâtiment Recherche Sud
Modération / Chair: Rachel Garfield
Glenn Man –University of Hawai’i at Manoa
Postcolonial Alliances and Avant Garde Aesthetics: Meek’s Cutoff (2010) and The Body Remembers When the World Broke Open (2019)
David Roche – Université Paul Valéry Montpellier 3
Marginal Spaces in Samson & Delilah (Thornton, 2009)
Delphine Letort – University of Le Mans
The Documentary: a Genre of the Margins
Salle / Room 0.017 – Bâtiment Recherche Sud
Modération / Chair: Joël Augros
Keleris Argyrios – Paris VIII-Vincennes-Saint Denis University
Margins of independence in American Independent Cinema
Joanne Vrignaud – Université de Nanterre
From Hollywood to independent Native studios: the case of Wind River (Taylor Sheridan, 2017)
Benjamin Campion – Université Paul-Valéry Montpellier 3
Too Old to Die Young (Prime Video, 2019): Nicolas Winding Refn et les « espaces de marginalité » d’Amazon
12h Pause déjeuner
13h30-15h Ateliers
Salle / Room 0.015 – Bâtiment Recherche Sud
Modération / Chair: Celestino Deleyto
Alain J.-J. Cohen – University of California, San Diego
Soderbergh’s The Good German. The Margins’ Infinite Regress
Audrey Molinier – Université Nanterre
Retrospective of a success story: the Daniels’ style or the art of redefining the codes of film creation
Salle / Room 0.016 – Bâtiment Recherche Sud
Jean-François Baillon – Université Bordeaux Montaigne
Interstitiality and the Celtic Fringe: Experiences of Scotland in I Know Where I’m Going! (Michael Powell and Emeric Pressburger, 1945), Local Hero (Bill Forsyth, 1983) and Limbo (Ben Sharrock, 2020)
Nicole Cloarec – University of Rennes
Filming the margins of modern life in the margins of modern technology: Marc Jenkin’s and Ben Rivers’s odes to hand-made cinema
Christophe Gelly – Université Clermont Auvergne
The Banshees of Inisherin (Martin Mc Donagh, 2022) — Margins and the aesthetics of subversion
Salle / Room 0.017 – Bâtiment Recherche Sud
Modération / Chair: Sébastien Lefait
Rachel Levitsky – Pratt Institute & Nathalie Rozanes – University of Bern
„I“ want out : Why be free when you can be hot: The Persistence of The Straight Woman in Contemporary TV and the aesthetics of subversion
David Lipson
The marginalized female late-night host: making hosts male again
Anne Sweet – Institut de Gestion Social
If the Mainstream and Mainstream AI Dictated the Margins and What it Means to be Marginal? “Weird Girl” Wednesday Addams and Netflix-Defined, Internationally Transmitted, Non-normative Girlhood
15h00-16h Panel
Auditorium 250
PANEL 11: “How to Approach Film Studies after #MeToo in the Classroom and at Conferences”
Modération / Chair: Claire Dutriaux
Participants: Hélène Charlery, Emmanuelle Delanoë-Brun, Delphine Letort, Nolwenn Mingant
16h Pause café
16h30-17h30 PROJECTION
Auditorium 250
Empty Suitcases (Bette Gordon, 1980)
21h00 DÎNER DU CONGRÈS DE LA SERCIA
Restaurant L’Escarmouche, 40 rue de la Montagne Ste Geneviève, 75005 Paris
Vendredi 8 septembre :
Salles du Bâtiment Recherche Sud
9h00- 10h30 Ateliers
Chair : Delphine Letort
Sara Pesce – University of Bologna
Transforming the marginal. The Marvellous Mrs Maisel
Shannon Wells-Lassagne – Université de Bourgogne
“Reduce, re-use, recycle”: Marginalia and adaptation in Station Eleven
Chair : Nolwenn Mingant
Marine Soubeille – Université de Lorraine
« Made in Austin » – How does Austinian cinema steer away from the mainstream?
Mikaël Toulza – University of Lille
On the Margins of Hollywood: Hollywood South, Film-Induced Tourism and Louisiana Voodoo Films and Series.
Sven Weidner – University of Bamberg
From the margins about the margins: filmic spaces of NYC: similarities and differences in contemporary US independent cinema.
10h30-11h00 Pause café
11h00-12h30 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA SERCIA
Le congrès aura lieu au Campus Condorcet
Adresse : 8, cours des Humanités 93322 Aubervilliers, France
Pour venir : Métro 12 Front Populaire
Les salles du colloque se trouvent :
- au centre des colloques (pour les plénières, amphi 250)
- au rez-de-chaussée du bâtiment Recherche Sud (pour les ateliers et pauses café)
- à la salle club du CROUS (pour le déjeuner)
Le diner de gala aura lieu au restaurant L’Escarmouche : 40 Rue de la Montagne Ste Geneviève, 75005 Paris (Métro Jussieu ligne 7)
Recommandations d’hôtels
Liste des hôtels à proximité aux prix raisonnables : Break and home (sur place) et Hôtel Boronali, Hôtel de Bordeaux, Hôtel au Bœuf Couronné, ResidHomes Rosa Parks et deux auberges de jeunesse : HI Yves Robert, et Le Generator. (Booking reste le meilleur outil pour se loger à Paris).
Panels et informations additionnelles
- Les communications doivent durer 20 minutes comme il est coutume, et les questions seront toutes rassemblées à la fin du panel.
- Veuillez amener une clef USB contenant votre présentation et les éléments que vous souhaitez montrer ou faire entendre. En effet toutes les salles seront équipées d’un ordinateur et d’un vidéo-projecteur. Vous serez tenu d’utiliser les ordinateurs de la conférence, et ne pourrez pas utiliser votre propre ordinateur. Pour les utilisateurs de Mac, nous sommes désolés de vous dire que vous devrez absolument vous débrouiller avec un environnement Windows.
- Une salle permettra la présentation des ouvrages et publications des participants : pensez à amener les vôtres.
- Une salle sera disponible pour vos bagages pendant la durée du congrès.
Inscription jusqu’au 23 juillet.
Pr. Joan HAWKINS
Joan Hawkins est professeur en cinéma et études des médias à Indiana University Bloomington. Elle travaille sur la politique du goût et écrit principalement sur le cinéma d’horreur, la Downtown Scene et les films expérimentaux. Elle est l’auteur de Cutting Edge: Art Horror and the Horrific Avant-garde; elle a dirigé Downtown Film and TV Culture, 1975-2001 et co-dirigé avec Alex Wermer-Colan, William S. Burroughs: Cutting Up the Century. Elle prépare en ce moment une anthologie en deux volumes sur 1968, Wounded Galaxies.
Cinemas of transgression (conférence en anglais)
Abstract : The Cinema of Transgression was named in 1985, and emerged when Lydia Lunch said the Downtown Scene had grown a little too complacent, a little too pleased with itself, and a little too commercially successful. And while there has been a resurgence of interest in the 1975-2001 Downtown Scene lately, with documentaries like Céline Danhier’s Blank City (2009), Beth B’s documentary about Lydia Lunch, The War is Never Over (2019), Chris Kraus’ book on Kathy Acker, and a novel starring Kathy Acker (Olivia Laing’s Crudo, 2018), the Cinema of Transgression remains-well-transgressive. Hard to assimilate into a sometimes nostalgic artistic memory scape.
This paper begins with Nick Zedd’s 1985 Cinema of Transgression Manifesto and then moves on to consider what happened when some United States students tried to recreate its terms in 2011 (the FBI was called). Finally a brief discussion of Transgressive Cinema’s status in the current climate.
Pr. Jeffrey SCONCE
Jeffrey Sconce est professeur en Cultures des écrans à Northwestern University. Il est l’auteur de Haunted Media: Electronic Presence from Telegraphy to Television (Duke UP, 2000) et de The Technical Delusion: Electronics, Power, Insanity (Duke UP, 2019). Il a aussi dirigé des ouvrages collectifs comme Sleaze Artists: Cinema at the Margins of Taste, Style, and Financing (Duke UP, 2007). Deux de ses articles sur le cinéma et le goût : « Trashing the Academy: Taste, Excess, and an Emerging Politics of Cinematic Style » (Screen 36:4 [1995]) et « Irony, Nihilism, and the New American « Smart » Film » (Screen 43:4 [2002]) ont été largement repris dans des anthologies. Avec le soutien du musée Guggenheim, son projet actuel se concentre sur les fantasmes spatialisés, la narration, et la sphère publique.
The Center is Still Missing: Trash and the Phantom Margins (conférence en anglais)
Abstract : For several decades, the pleasures of « trash » cinema (and culture more generally) depended on a divide between elite spectators, rich in cultural capital, and older movies harvested at the margins of the film industry: low-budget horror, antiquated science-fiction, naïve smut, imperious propaganda, and so on. Affection for this trash presumed a certain disaffection on the part of the viewer who embraced such filmmaking to confront the tastes of both mainstream audiences and a consecrated avant-garde.
This presentation considers the fate of these cultural hierarchies in the 21st century, examining how the digital transformation of film production, distribution, and exhibition has gradually eroded the symbolic investments necessary to sustain the pleasures of cinematic disaffection. Can camp, transgression, irony and other reading strategies born of mass alienation sustain in an environment where the familiar binaries of « center and margin » and « high and low » no longer function? What is the future of « trash » in a media ecology that has so thoroughly assimilated the low and marginalized within digital marketing strategies? In terms of taste cultures, finally, can there be an « outside » in a culture where, as David Byrne once opined, « the center is missing »?
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Organisé par Céline Murillo (Université Sorbonne Paris Nord), Mehdi Achouche (Université Sorbonne Paris Nord), Anne-Marie Paquet Deyris (Université Paris Nanterre), Nicole Cloarec (Université de Rennes)